« It is quarter to five. It is quarter to five. Are we ready ? » Quelques cris en anglais émanent de bénévoles assis devant la scène du Town Hall Plaza qui accueillera le discours d’inauguration du 6ème festival du film d’Auroville. Toute la journée, nous avons aidé avec mille et une tâches, monté la dernière tente carré pour le food festival, embelli la scène de musique, installé le système de son et les fils électriques pour les guirlandes, nettoyé les tables, placé les chaises, rempli les fontaines d’eau filtrée, et maintenant nous savourons un quart d’heure de pause avant le grand début. L’excitation est palpable. Les festivaliers arrivent, se saluent. Les rires fusent. Les sourires éclaircissent les visages. Les présentations faites. Les photographes prêts, appareils photo et caméras en position. 17h. Les percussions arrivent sur scène. Les cinq rangées de chaises sont pleines. Discussions animées en tamil, en anglais, en italien. 17h20. Les percussions commencent. Le silence de l’audience contraste avec la polyphonie joyeuse précédente. 17h25. « Welcome to Auroville 6th Film Festival organized by Cinema Paradiso ». Festival dédié à l’humanité, l’unité humaine et la diversité humaine. Thématique tellement importante dans le monde d’aujourd’hui alors que, de plus en plus, on voudrait réduire les différences, éliminer ce qui fait de l’être humain un être complexe ne serait-ce à travers la grande variété des cultures, des langues, des modes de pensées. C’est bien pour cela que ce texte est écrit en français alors que clairement l’anglais d’Auroville se présente comme la langue commune. 17h50. Présentation des membres du jury de six femmes. Les cinq jeunes percussionnistes vêtus de leur T-shirt blanc ondulent au rythme de leur musique. La cadence s’accélère. Le public siffle et applaudit. 18h. Les cinq jeunes, à partir du son rauque émanant d’un énorme coquillage, telle la sirène d’un navire, invitent le public à le suivre jusqu’à la scène de musique en offrant, avec une fluidité surprenante, l’espace au pianiste Yuri et au batteur Hunter. La musique planante contraste avec les percussions. Groove. Noise Jazz. Les deux musiciens engagés, dans un échange de regard constant, alternent rythmes et cadences alors qu’une demi-lune en forme de coque sur l’océan monte dans le ciel. Une profonde joie émane du duo qui la transmet au public attentif. Noëlle Mathis